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Activité 2
Description des différentes sources d'énergie
Sable bitumineux
Description : C'est une roche contenant une concentration importante de matières organiques dont on peut extraire une huile semblable au pétrole. Il s'agit donc de longues chaînes d'hydrocarbures mêlées à du sable et de l'eau. Le bitume contient des impuretés : soufre, métaux lourds, paraffine, carbone résiduel, ce qui donne un mélange très toxique. Le sable contient de 10 à 13 % de bitume par unité de volume.
Fonctionnement technique : Les sables bitumineux de l'Alberta se trouvent à une profondeur de plus de 50 m sous une grande forêt boréale. Il faut donc, dans un premier temps, abattre les arbres, puis enlever une épaisseur de plus de 50 m (90 % des réserves sont à plus de 80 m de profondeur) de terrain, pour finalement arriver aux sables bitumineux. L'exploitation des sables bitumineux se fait en creusant des trous dans le sol. Le sable est ensuite transporté dans des usines d'extraction du bitume. L'extraction du bitume des sables bitumineux se fait grâce au procédé à l'eau chaude, mis au point par Karl Clark en 1929. Les sables bitumineux sont placés dans d'énormes tambours rotatifs, puis mélangés avec de l'eau chaude et de la vapeur. Les particules de bitume se séparent des grains de sable et s'accrochent à des bulles d'air. Le tout est tamisé et déposé dans des contenants de forme conique, permettant la séparation. Le bitume lié à l'air est récolté sous forme de mousse, qui contient 65 % de pétrole, 25 % d'eau et 10 % de solides. Cette mousse est passée dans de grosses centrifugeuses. Après avoir tourné, on y voit se former trois couches distinctes. Les grosses particules de sable se déposent au fond et sont pompées vers une décharge, puis utilisées dans la construction des digues. La couche intermédiaire est constituée d'un mélange d'eau, de petites particules de bitume et de quelques minéraux. Et, à la surface, flotte le bitume, ce qui permet de le récupérer avec un pourcentage de 88 à 95 %1. Il faut quatre tonnes de sables bitumineux, pour produire un baril de pétrole. Pour extraire trois barils de pétrole, il faut en brûler l'équivalent d'un à deux. Actuellement, on utilise du gaz naturel, pour chauffer l'eau, mais les sources vont bientôt se tarir et seront remplacées par le nucléaire. Il faut 4,5 l d'eau pour chaque litre de bitume produit. Les pétrolières puisent 7 % de l'eau disponible dans l'ensemble des puits souterrains et des rivières de l'Alberta. Les eaux usées sont conservées dans d'énormes bassins situés à proximité de la rivière Athabaska, dont la pollution augmente jour après jour.
Transport : Le bitume extrait des sables bitumineux doit être mélangé à du gaz naturel ou à du pétrole classique, ou subir différentes transformations chimiques, pour le rendre plus léger, afin d'être transporté de la même façon que le pétrole classique.
Usages : Le « pétrole » issu des sables bitumineux sert de carburant pour le transport et le chauffage.
Principaux pays producteurs : Les sables bitumineux de l'Alberta contiennent autant de pétrole que l'ensemble des gisements de l'Arabie saoudite. Les États-Unis, le Venezuela, l'Australie et la Chine comptent aussi des gisements de schistes bitumineux, sur leur territoire. Mais seuls ceux du Canada et du Venezuela sont exploitables à grande échelle.
Principaux pays consommateurs : L'ouest du Canada exporte l'essentiel de sa production aux États-Unis.
Pourcentage de production par rapport aux autres sources d'énergie : Les sables bitumineux représentent 1,24 % de la production mondiale de pétrole. La production de l'Alberta est actuellement de 1,065 millions de barils par jour, alors que la production mondiale de pétrole s'élève à environ 85,7 millions de barils par jour.
Avantages : On prévoit que le gouvernement canadien investira plus de 25 milliards de dollars dans l'exploitation des sables bitumineux d'ici 2020, que cette exploitation générera 100 milliards de dollars de profit et contribuera à la création de 44 000 emplois. Mais à qui profiteront les profits ? Si cette subvention gouvernementale était allée directement aux salariés sans qu'ils travaillent, ces derniers auraient gagné chacun 50 000 $ par année..., sans polluer !
Émissions de gaz à effet de serre : Pour produire un seul baril de pétrole provenant des sables bitumineux, il faut brûler l'équivalent de un tiers à deux tiers de baril de pétrole.
Impacts environnementaux : La destruction de la forêt boréale albertaine (faune et flore) et de son sous-sol entraîne la libération de méthane (CH4) et de gaz carbonique (CO2) enfouis dans les tourbières. L'extraction du pétrole des sables bitumineux engendre la pollution de l'eau et de l'air, entre autres par le dioxyde de soufre (SO2), responsable des pluies acides et de l'acidification des cours d'eau, des lacs et des forêts. La cokéfaction (processus pour briser les hydrocarbures les plus lourds) génère 5 à 10 fois plus de CO2 que le pétrole.
Impacts sociaux : En Alberta, la pollution de la rivière Athabaska ainsi que la destruction de la forêt boréale et de ses écosystèmes obligent non seulement la douzaine de communautés autochtones vivant dans la région à modifier leur mode de vie, la pêche et la chasse n'étant plus possibles à cause des problèmes de santé qu'elles provoquent en raison de la pollution.
Réserves mondiales : En Alberta, il y a 4 gisements importants (régions de la rivière Athabaska, de Wabasha, du lac Cold et de la rivière Peace), qui contiennent entre 230 et 340 milliards de tonnes équivalent pétrole (tep). On estime, avec les technologies actuelles, pouvoir extraire 41 milliards de tep, ce qui dépasse les réserves pétrolières de l'Arabie saoudite, estimées à 37 milliards de tep. L'Agence internationale de l'énergie estime à 7000 milliards de barils l'ensemble des ressources de pétrole dites non classiques. Entre autres, de grands gisements de pétrole non classiques se trouveraient dans les zones polaires, le golfe du Mexique, le golfe de Guinée ainsi qu'au large du Brésil et de l'Iran, mais à plus de 6000 m de profondeur. L'extraction de ces ressources est toutefois extrêmement difficile et coûteuse, tant sur le plan économique qu'environnemental.
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