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Activité 2
Description des différentes sources d'énergie
Gaz naturel
Description : C'est un combustible fossile formé d'un mélange d'hydrocarbures (molécules contenant uniquement des atomes de carbone (C) et d'hydrogène (H)) dont le principal constituant est le méthane (CH4), qu'on retrouve naturellement dans les roches poreuses sous forme de gaz. Le gaz naturel est le gaz qui s'échappe des gisements de pétrole, provenant de la transformation par la chaleur et la pression de matières organiques déposées dans les fonds lacustres et marins il y a plusieurs millions d'années. « Nous consommons aujourd'hui ces énergies fossiles non renouvelables à un rythme un million de fois supérieur à celui auquel elles se sont créées1. »
Fonctionnement technique : Le gaz naturel et le pétrole brut sont le plus souvent extraits ensemble des mêmes gisements. Les aménagements de production sont donc les mêmes que pour le pétrole. Des réseaux de tubes souterrains ou sous-marins acheminent le gaz dans les gazoducs.
Transport : Le transport du gaz naturel se fait par gazoduc (grands tuyaux souterrains ou sur le sol), qui partent des sources d'extraction jusqu'aux centrales thermiques ou aux maisons. Au Canada, des réseaux de gazoducs partant de l'Alberta sillonnent tout le pays (voir carte : http://atlas.nrcan.gc.ca/site/francais/maps/archives/5thedition/economic/
resourceindustries/mcr4049).
« L'approvisionnement gazier en Amérique du Nord provient principalement de trois régions : le bassin sédimentaire de l'Ouest canadien, situé principalement en Alberta, le centre et le midwest des États-Unis, et la région du golfe du Mexique. Contrairement à celle du pétrole brut, la production de gaz naturel en Amérique du Nord est presque suffisante, pour répondre à la demande sans trop dépendre des importations. Par contre, plusieurs études, dont celles de l'Office national de l'énergie au Canada, démontrent clairement la nécessité d'importations croissantes, afin de satisfaire la demande nationale future2. » À partir du moment où il faut franchir des océans, il est impossible d'utiliser des gazoducs. Pour réduire le volume du gaz naturel et le faire voyager par bateau, il faut le liquéfier en le maintenant à très basse température (-162 ?C). Le bateau, qu'on appelle « méthanier », doit être équipé de réservoirs spéciaux. Arrivé au port méthanier de destination, le gaz naturel liquéfié doit être regazéifié. Toutes ces étapes sont non seulement très coûteuses (il coûte 5 à 10 fois plus cher de transporter du gaz naturel que du pétrole), mais également dangereuses : « Le transport du GNL (gaz naturel liquéfié) comporte d'importants risques d'explosion (phase de liquéfaction, phase de transport et phase d'opération de transbordement.) [...] La plupart des études officielles mentionnent l'existence de dangers non négligeables associés à la manipulation des GNL et déconseillent vivement l'installation de ports méthaniers à proximité des grandes concentrations de population3. »
C'est pourquoi, jusqu'à maintenant, 75 % du gaz naturel est utilisé dans son pays de production, 15 % dans les régions environnantes et 10 % à l'étranger4. Or, l'augmentation du prix du pétrole rendant rentable l'importation de gaz naturel, couplée au déclin des réserves de gaz, entre autres en Amérique du Nord, explique la mise en place de ports méthaniers. Le monde compte actuellement 53 ports méthaniers. Au Canada, deux projets d'installation de ports méthaniers au Québec sont en négociation (Rabaska (près de Lévis) et Cacouna (près de Rivière-du-Loup)).
Usages : Industriel, domestique et production d'électricité.
Principaux pays producteurs : Russie, États-Unis, Canada, Iran, Norvège, Algérie, et quelques autres pays en moins grande quantité.
Principaux pays consommateurs : Les États-Unis consomment 23 % de la consommation mondiale de gaz naturel, la Russie 13,4 % (les 2 pays consomment ensemble plus de gaz naturel que l'Amérique latine, l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie), le Canada 3,3 %, soit plus que les É.-U., par habitant (entre autres, le Canada utilise le gaz naturel pour extraire le pétrole des sables bitumineux).
Pourcentage de production par rapport aux autres sources d'énergie : Le gaz naturel représente environ 23 % de l'énergie consommée dans le monde (en 2005).
Avantages : La combustion du gaz naturel est quasi parfaite et ne dégage pas d'autres polluants que le CO2. L'utilisation du gaz naturel plutôt que du pétrole contribue à réduire le smog et les pluies acides5.
Émissions de gaz à effet de serre : 400 g de CO2 pour 1 kWh.
Impacts environnementaux : L'exploitation des gisements de pétrole et de gaz naturel entraîne inévitablement l'émission de gaz naturel (méthane) dans l'atmosphère, contribuant aux changements climatiques. Notons que le méthane a un pouvoir réchauffant 20 fois plus puissant que le gaz carbonique. Les techniques ont été améliorées, pour réduire ces émissions. Ainsi, «en 2003, la proportion de gaz dissous conservé en Alberta est passée de 94,7 % à 95,4 % des gaz dissous produits - une économie de 183 millions de mètres cubes »6. Si le gaz naturel doit voyager d'un continent à l'autre, sa liquéfaction et son transport requièrent énormément d'énergie, soit l'équivalent du cinquième du volume du gaz qui aura voyagé7.
Impacts sociaux : Risques d'explosion liés aux ports méthaniers. Le Canada importe actuellement du gaz naturel de Trinidad, d'Égypte, d'Algérie et du Moyen-Orient.
Réserves : Si la consommation se maintient au rythme actuel, on estime les réserves canadiennes à 9,3 ans (estimation de 2003)8 et les réserves mondiales à 41 ans. Il existe toutefois des réserves non classiques que l'on ne peut actuellement exploiter et qui se trouvent principalement sous la terre gelée de l'Alaska, de la Sibérie et en mer (golfe du Mexique, mer Noire, mer Caspienne, etc.). Leur exploitation future n'est pas sans conséquences, elle pourrait entraîner l'échappement dans l'atmosphère d'importantes quantités de méthane (le pouvoir réchauffant du méthane est 20 fois plus fort que celui du CO2 )9. |
Notes :
- Éric LAURENT, La face cachée du pétrole , [s. l.], Éditions Plon, 2006, p. 389.
- ATHENA ENERGY, [s. d.], http://www.athena-energy.com/fr/approvisionnement-complet.php .
- Normand MOUSSEAU, Au bout du pétrole , [s. l.], Éditions MultiMondes, 2008, p. 82, 86 et 87.
- Anne BALLEYDIER-LEFÈVRE, L'après-pétrole, lorsque les puits seront à sec , [s. l.], éd. Petite encyclopédie Larousse, 2006, p. 42.
- Normand MOUSSEAU, Au bout du pétrole , [s. l.], Éditions MultiMondes, 2008, p. 81.
- INDUSTRIE CANADA, [s. d.], http://www.ic.gc.ca/epic/site/ogt-ipg.nsf/fr/dk00095f.html.
- Denis BABUSIAUX, Décision d'investissement et créations de valeur , [s. l. n. d.], Institut français du pétrole, p. 48.
- STATISTIQUE CANADA, [s. d.], http://www.statcan.ca/francais/freepub/26-213-XIF/2003000/part1_f.htm.
- Anne BALLEYDIER-LEFÈVRE, L'après-pétrole, lorsque les puits seront à sec , [s. l.], éd. Petite encyclopédie Larousse, 2006, p. 42.
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