| Recueil d'activités complémentaires

 

 

Activité 2
Description des différentes sources d'énergie
Agrocarburants

Description : Les agrocarburants ou biocarburants sont des carburants produits à partir de matières organiques renouvelables.

Fonctionnement technique : Il existe deux types d'agrocarburants : les agrocarburants de première génération, qui sont extraits de plantes cultivées à cet effet, et les agrocarburants de deuxième génération, qui sont produits à partir de déchets végétaux ou même animaux. Les agrocarburants de deuxième génération sont plus difficiles à produire et ne peuvent, à l'heure actuelle, être produits en quantité importante.

Il existe trois filières d'agrocarburants :

  1. L'éthanol : Il s'agit d'un alcool produit en faisant fermenter le sucre, l'amidon ou la cellulose des plantes (pommes de terre, bois, paille, céréales, canne à sucre, etc.).
  2. Le biodiesel : Il s'agit d'une huile végétale (1 tonne de graines de colza permet de produire 0,3 tonne d'huile de biocarburant) ou animale (il faut 2 boeufs ou 16 cochons, pour produire 160 l de diesel).
  3. Les esters : Proviennent du mélange d'huile et d'alcool.

Les plantes destinées à la production d'agrocarburants sont cultivées sur de grandes surfaces en monoculture. Ces cultures requièrent l'usage intensif d'engrais chimiques et de pesticides. On utilise également de nombreuses espèces génétiquement modifiées. La récolte de ces plantes se fait soit au moyen de machinerie agricole ou à la machette. Pour produire l'éthanol, on fait fermenter les plantes, tandis que pour extraire l'huile des grains, il faut les presser.

Usages : Les agrocarburants sont principalement utilisés comme carburant pour le transport.

Principaux pays producteurs : Les États-Unis sont le principal pays producteur de biodiesel. Pour ce qui est de l'éthanol, le Brésil et les États-Unis en sont les principaux producteurs. De nombreux autres pays dans le monde, tant des pays dits développés que des pays dits émergents ou en développement, cultivent des plantes destinées à la production d'agrocarburants. Les cultures d'agrocarburants les plus rentables sur le plan énergétique sont localisées dans les pays jouissant des climats tropicaux ou subtropicaux, et de plus d'une saison de culture. Toutefois, « les promoteurs de culture de biocarburants, généralement à grande échelle, ne sont pas les fermiers, mais de grandes compagnies internationales qui maîtrisent à la fois la culture, le raffinage, l'exportation et le commerce » 1. Voici les projections de production pour l' Europe : 35,6 millions de tonnes, États-Unis : 42,9 millions de tonnes, Chine : 13,5 millions de tonnes, Inde : 4,5 millions de tonnes2.

Principaux pays consommateurs : La consommation de biocarburant en 2004 était de 15,5 millions de tonnes, dont 6,4 millions pour le Brésil et 6,8 millions pour les États-Unis. La consommation projetée en 2030 est de 146,7 millions de tonnes. Notons que le Canada a adopté le projet de loi C-33, qui impose une concentration de 5 % d'agrocarburants dans toute l'essence vendue au pays dès 2010.

Pourcentage de production par rapport aux autres sources d'énergie : En 2005, le monde produisait plus de 20 milliards de litres d'agrocarburant, ce qui représente 125 790 000 barils, soit l'équivalent de 0,41 % de la production mondiale de pétrole.

Avantages : La production d'agrocarburants rend les pays producteurs partiellement indépendants des pays producteurs de pétrole.

Émissions de gaz à effet de serre : Cette question est actuellement controversée. Certains soutiennent que les gaz à effet de serre émis par la combustion des agrocarburants sont absorbés par les plantes au cours de leur croissance, ce qui donne un bilan d'émission nul. D'autres soutiennent que si l'on calcule l'ensemble des gaz à effet de serre émis lors de la culture (machinerie agricole et production d'engrais et de pesticides), la combustion des agrocarburants rejette autant de gaz à effet de serre que la combustion du pétrole. Pour d'autres encore, l'usage des agrocarburants entraîne une augmentation des émissions de protoxyde d'azote (à cause des engrais azotés utilisés), un gaz à effet de serre détenant un pouvoir réchauffant 296 fois plus puissant que le gaz carbonique.

Impacts environnementaux :

  • Bilan énergétique : Si l'on considère l'énergie nécessaire à la croissance des agrocarburants, leur bilan énergétique est nul. Autrement dit, l'énergie que requièrent la machinerie agricole ; la production d'engrais, de pesticides ; etc., équivaut à l'énergie que procure la combustion des agrocarburants.
  • Déforestation : Plusieurs forêts primitives (Brésil, Malaisie, Indonésie, Inde, Sri Lanka, Thaïlande, Kenya, Congo, Nigeria, Libéria, Colombie et Mexique) ont été décimées pour faire place à des plantations de palmiers à huile ou d'autres plantes à pousse rapide avec lesquelles on produit des agrocarburants.
  • Appauvrissement des sols : Les cultures à des fins énergétiques tendent généralement à être des monocultures à grande échelle, qui conduisent à une perte significative de biodiversité, à l'érosion des sols et au lessivage des nutriments.
  • Smog : La fumée qui s'échappe des tuyaux contient moins de gaz carbonique (CO2), mais plus d'ozone (O3), qui est responsable de la formation du smog.

Impacts sociaux : « Un plein de 50 litres de biocarburant représente 226 kilos de maïs [cultivés sur 280 m2]. De quoi nourrir un enfant mexicain pendant un an ! », affirme Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations unies pour l'alimentation. En transformant les cultures alimentaires en cultures pour la production d'agrocarburants, on réduit la quantité de nourriture disponible, ce qui a pour effet d'en augmenter le prix. Les plus pauvres sont les premiers affectés par la hausse de prix des céréales, denrées alimentaires de base.

Notes :

  1. RÉSEAU FOI ET JUSTICE AFRIQUE-EUROPE, [s. d.],
  2. Fabrice NICOLINO, La faim, la bagnole, le blé et nous , [s. l. ], Éditions Fayard, 2007, p. 20.